FCPE Sarthe - Bâtir une école inclusive pour toutes et tous !

Quelques notes et réflexions suite à l'Assemblée Générale de mars 2023 autour de l'école inclusive et ses acteurs :

 

Les jeunes en situation de "handicap" ou de "non conformité" selon le regard porté sur eux par le système scolaire et la société" sont TOUJOURS en état de COMPENSATION.

Ces jeunes fournissent spontanément beaucoup d'efforts (que nous ne voyons pas) et alors même que leur comportement, hors des clous, peut laisser à penser qu'ils sont dilettantes sinon sans gêne.

Il en résulte un état de FATIGUE de fait, et avant même le début de la journée normale. Ils sont donc plus fatigués physiquement et psychologiquement que les autres élèves.

L'énergie fournie pour compenser limite la disponibilité d'esprit pour suivre la scolarité, et donc les acquisitions de savoirs.

Beaucoup des désordres dans le mode d'acquisition de connaissances ou le comportement sont inscrits à vie car ils procèdent par des cheminements différents de la normale à l'intérieur du cerveau ; on nait dys.., on meurt dys...

Nombre de ces "désordres" peuvent toutefois être régulés par un suivi adapté et/ou un traitement approprié (Mme T. a évoqué un traitement, qui, dans le cas de ses enfants, et en dosage précis, aurait contribué à faciliter et alléger leur quotidien) et permettre une poursuite de vie en meilleure intégration dans la société.

Mais, étant donné que les jeunes déploient énormément d'efforts pour "s'adapter", leurs difficultés ne sont pas toujours décelées à temps ; cela est encore plus vrai pour les filles dont les difficultés n'apparaissent au grand jour qu'à l'arrivée au lycée...

Le plus efficace est le travail interdisciplinaire autour des jeunes (AESH, CPE, Enseignants, Educateurs, Médecins scolaires...)

Le ministère de l'éducation nationale s'affiche volontariste pour lutter contre la mise à l'écart des jeunes "à part", mais ses personnels présents (deux AESH ont témoigné, de même que l’intervenant sur une cité scolaire, je crois) ont souligné que la réalité de terrain n'était pas aussi idyllique :

·         manque de personnels spécialisés (AESH, orthophonistes, etc), en nombre, pour offrir un accompagnement à tous les jeunes en besoin, ponctuellement ou sur une plus longue durée de leur scolarité.

·         coût des tests de recensement des difficultés et des accompagnements possibles (orthophonistes...) beaucoup trop onéreux dans beaucoup de cas de figure et, bien qu'il existe des prises en charge partielles, cela reste un "handicap" majeur en terme d'accès à l'accompagnement

·         manque de possibilité de se concerter avec d'autres personnels qualifiés en temps réel, or un AESH peut éprouver à tout moment de la journée la nécessité de confronter son approche avec un autre spécialiste.

·         manque de continuité géographique dans les capacités de suivi, certains "dysfonctionnements" sont bien accompagnés en maternelle et primaire, mais, déjà au stade du collège cela devient-il moins vrai (alors qu'il est compliqué de devoir scolariser en internat un enfant aussi jeune et d'autant plus qu'il n'a pas une scolarité facile), et au lycée "on doit supposer que le jeune n'a plus de difficultés" car il n'y a quasiment plus rien de prévu et de proposé en terme d'accompagnement.

Nombre d'associations se sont structurées au fil des années, pour pallier l'inaction de l'Etat ou son insuffisance de moyens d'actions développés. Le plus souvent ce sont des parents concernés par la situation qui sont à l'initiative de leur création. Ces associations prodiguent de l'écoute, du soutien, de l'accompagnement dans le parcours d'identification, des rencontres d'échange, et parfois aussi des formations.

Les services de l'Etat sont à la peine, faute d'avoir maintenu certains pôles (telle la médecine scolaire) suffisamment étoffés, faute de continuité dans les politiques tout en les enrichissant par de nouveaux axes d'approche...il me semble qu'il n'y ait pas eu de construction dans la continuité d'une réelle politique de l'enfance...mais je peux me tromper...toutefois les personnels, à l'instar de madame P., sont motivés et incontestablement impliqués.

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