La contre-révolution promise du Lycée Professionnel
Le lycée professionnel est un enseignement qui s’est toujours révélé le parent pauvre des réformes dans l’Education.
Depuis plusieurs années, les réformes sont troublantes et font du mal à un système déjà bien fragilisé par la société et par des acteurs de l’Education Nationale qui n’arrivent pas à montrer les forces de la formation professionnelle.
Ces dernières années, les portes ont été ouvertes à la formation privée dans les secteurs de l’apprentissage. Dès lors, la logique actuelle de libéralisation du système éducatif se poursuit en ouvrant le plus possible le Lycée Professionnel à l’entreprise et au lien avec les stages et le moins de culture générale possible.
Pourtant, la vision utilitariste de la réforme Blanquer n’avait pas fonctionné, ou du moins, aucune analyse de qualité n’a été réalisée pour évaluer les bienfaits de celle-ci. Sur le cycle de 3 ans, plus de 250 heures avaient été perdues pour les jeunes dans leur enseignement général. Sans celui-ci quel type de salarié souhaite-t-on formé ? Serait-ce un salarié avec le moins d’esprit critique possible ?
Aujourd’hui la crise s’aggrave.
L’allongement de 50% des périodes de stage aujourd’hui promis pour cette réforme Ndiaye devrait rappeler à tous que nos enfants n’ont que très rarement pu faire leur stage d’observation en 3e depuis 3 ans. Est-ce bien crédible ?
L’idée de favoriser l’insertion dans les entreprises et dans les formations supérieures est centrale. Néanmoins, à la FCPE nous défendons que cette porte ouverte vers les BTS soit faite dans un accompagnement de qualité.
Le ministre Blanquer avait promis des « Harvard du professionnel ». Il est à craindre qu’il s’agisse au final d’« Avare du professionnel », moins d’argent et moins de perspective d’avenir.
Nous tenons à rappeler une information qui doit être sue de tous. L’Apprentissage réduit le risque de chômage en sortie de formation mais la dégradation du marché de l’emploi n’est pas un versant préparé par l’Apprentissage. Si une dégradation du marché de l’emploi a lieu (et historiquement, il a toujours lieu dans une carrière), le manque de formation générale et de culture générale est un rempart qui manquera à nos jeunes.
Cette contre-révolution se prépare et il est à craindre que le débat soit occulté si nous ne parlons pas davantage des jeunes et moins des entreprises.