Réformer le lycée professionnel ou reformer une école sans élève

Les déclarations se succèdent sur la réforme du Lycée Professionnel. Celui-ci semble devenir un lieu sans élève et encore pire, avec des citoyens peu formés.

Une fois encore, les décisions trouvent racines dans la nov-langue.

On propose plus "d'autonomie" aux établissements. En réalité, on les invite à baisser localement leurs nombres d'heures d'enseignement général pour privilégier certains enseignements.

On propose plus de "relation avec le monde du travail local". En résumé, si nos enfants sont formés dans un lycée ou un autre, dans une région ou une autre, ils auront plus de faciliter ou moins de faciliter à se former dans telle ou telle formation. Très simplement, une région agricole doit le rester et surtout rester dans un type d'agriculture, toujours le même, sans que jamais ne change le type de culture locale. La même chose pour les régions avec des entreprises agroalimentaires (comme la nôtre) qui ne doit donc aucunement former de jeunes pour tous les services parallèles ou les métiers de demain.

Cette réforme semble souhaiter :

- ne pas permettre aux jeunes de se cultiver

- ne pas les laisser découvrir d'autres pistes

- reproduire des secteurs d'activités historiques sans que les changements se préparent localement

 

En un mot, au Nord les corons, à l'Ouest le nautique et à Paris ? Les décisions centralisatrices, bien sûr !

 

L'écologie, le "care" (les métiers du soin et de l'accompagnement), la réindustralisation, le numérique sont à privilégier dans un nouveau plan global de formation professionnelle en utilisant les compétences de tous et en travaillant ensemble.

Et aujourd'hui, l'unique réponse est moins de cours et plus de stages. Les métiers d'aujourd'hui et de demain ne se travaillent pas sans connaître le droit, le marketing, la gestion, la programmation, la comptabilité et passons, ...

Comme souvent, l'analyse peut avoir de bonnes choses. Oui, la réforme de 2018 n'est pas bonne pour répondre au chômage, à la déréglementation du monde du travail, à la bonne formation de tous, au respect des formations professionnelles et à la reconnaissance du bien collectif que sont les lycées et les entreprises. Néanmoins, nous ne pouvons accepter que la réponse soit un approfondissement des inégalités et une non réponse une fois de plus.

La réforme de 2018 n'a pas rempli son contrat, il ne faut pas l'approfondir mais bien changer de cap !

En Sarthe, la FCPE aura ouvert le débat dès le 1er septembre sur notre site. De même, au CDEN, nous avons appelé au dialogue. Si les choses s'enveniment, la responsabilité sera sur ceux qui n'auront pas voulu écouter.

Infos pratiques

Retrouvez la déclaration commune de certains syndicats et de la FCPE Nationale sur le sujet.